Comment ça se passe à Vichy ? (Capeps 2026)
L’écosystème de Vichy : Logistique et Environnement
Le CREPS de Vichy : un site sportif sous tension
Le Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive (CREPS) de Vichy Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas un simple lieu de passage, c’est l’épicentre du concours. Ce campus de 9,2 hectares en bord d’Allier accueille habituellement des sportifs de haut niveau. En juin, il se transforme en centre d’examen national où chaque recoin compte. Les candidats naviguent entre le stade d’athlétisme, le complexe aquatique (parfois externalisé au Stade Aquatique Vichy-Bellerive), des gymnases pour les sports collectifs ou de raquette, et des salles de cours pour les oraux.
Cette dispersion, bien que limitée à un périmètre restreint, impose une gestion millimétrée des temps de déplacement. Des navettes sont mises en place par l’organisation (horaires précisés dans le livret d’accueil), mais leur fréquence et le temps d’attente peuvent varier, ajoutant un stress logistique non négligeable. Chaque minute compte : arriver en retard à une épreuve à cause d’un trajet mal anticipé peut vous mettre en difficulté avant même de commencer.
Vie quotidienne pendant les épreuves
Le séjour à Vichy s’apparente à une épreuve d’endurance sur plusieurs jours. Hébergement : la capacité hôtelière locale est saturée durant le concours, il est donc crucial de réserver tôt. Beaucoup de candidats optent pour des locations type Airbnb ou bénéficient, sous conditions, de l’internat du CREPS. Idéalement, choisissez un logement proche du CREPS pour limiter la fatigue des trajets.
Restauration : pensez à maintenir une alimentation équilibrée et à bien vous hydrater, car les épreuves physiques et le stress consomment de l’énergie. Le livret d’accueil du candidat remis aux admissibles est votre boussole durant ces journées : on y trouve les horaires de convocation, le plan des installations, les règlements spécifiques… Ignorer ce document serait se priver d’informations vitales.
Enfin, votre capacité à vous autogérer est observée de manière informelle : un candidat constamment en retard, mal équipé (oubli de matériel sportif, tenue inadaptée) ou désorienté envoie un signal négatif quant à sa future aptitude à gérer une classe en toute circonstance. Montrez que vous savez prévoir vos échauffements, votre récupération, et que vous restez serein et professionnel malgré la pression ambiante
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Les épreuves orales : Didactique, Pédagogie et Éthique
Oral 1 : L’épreuve de leçon (préparation et présentation)
Cette épreuve reine vise à évaluer votre aptitude à concevoir et défendre une leçon d’EPS. Vous disposez d’environ 3 heures pour préparer une leçon à partir d’un sujet imposé, puis d’une trentaine de minutes pour l’exposer devant le jury (suivi de questions).
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Analyse du sujet : Prenez le temps de lire l’énoncé en entier. Une erreur classique est de foncer sur l’APSA (l’activité sportive support, par ex. « basket-ball en classe de 4e ») sans considérer le contexte pédagogique (caractéristiques des élèves, projet d’établissement, etc.). Le jury attend une analyse holistique : Quel est le problème posé ? Quelles sont les ressources et besoins de ces élèves particuliers ? Quel objectif prioritaire fixer ? Il ne s’agit pas de réciter un cours magistral sur l’APSA, mais de montrer comment vous adaptez cette activité à ce public, dans cette situation. Posez clairement le diagnostic pédagogique en début de préparation.
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Conception de la leçon : Proposez une séance réalisable et cohérente. Votre leçon doit tenir en une heure d’EPS standard. Évitez les scénarios utopiques infaisables en si peu de temps – ce serait une faute professionnelle. Prévoir des situations d’apprentissage “ambitieuses mais gérables” : un contenu moteur riche et ciblé (compétence précise à développer), tout en intégrant des dimensions méthodologiques et sociales (collaboration, sécurité, autonomie des élèves, etc.). Soyez précis dans le déroulement (phases, durées, organisation du matériel et des élèves). Mettez en avant une progression : comment vous amenez les élèves du point A au point B pendant la séance.
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Présentation dynamique : Devant le jury, ne lisez pas vos notes. Il s’agit de vendre votre projet pédagogique. Regardez l’ensemble des examinateurs, parlez d’une voix claire et assurez-vous d’articuler vos idées. Une structure d’exposé classique valorisée : contexte (rappel du sujet et de votre analyse), objectifs (ce que vous visez pour les élèves), déroulement (les étapes de la séance avec quelques exemples de situations), évaluation (comment vérifier les progrès des élèves). Le vocabulaire didactique doit être précis sans être du jargon gratuit. Montrez votre enthousiasme et votre conviction : on doit sentir que cette leçon a du sens pour vous et qu’elle sera motivante pour les élèves.
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Entretien avec le jury : Après l’exposé, s’ouvre une phase de questions-réponses d’une vingtaine de minutes. Voyez-la comme un échange professionnel, pas un interrogatoire. Le jury va tester la solidité et la cohérence de vos choix. Soyez prêt à justifier chaque décision : “Pourquoi avoir mis cette situation en début de leçon ? Pourquoi ce choix de matériel ? Que faites-vous si un élève ne progresse pas ?” Argumentez toujours en lien avec les besoins des élèves identifiés et les objectifs visés (“J’ai choisi ce jeu d’opposition car ces élèves manquent d’entraide, cela les oblige à coopérer pour réussir”, par exemple). La réponse « parce que c’est au programme » est insuffisante – il faut toujours relier aux apprentissages des élèves. Montrez également votre ouverture d’esprit : le jury pourrait souligner une limite ou proposer un autre scénario (“Que se passerait-il si… ?”). Ne soyez ni paniqué ni obtus. Acquiescez les bonnes remarques et rebondissez en montrant que vous savez vous adapter : “C’est vrai, si j’avais plus de temps je pourrais intégrer cette suggestion en faisant…”. S’enfermer dans une défense rigide est contre-productif. Au contraire, reconnaître une faiblesse et proposer des améliorations démontre votre capacité réflexive et votre aptitude à progresser – des qualités prisées chez un enseignant.
Oral 2 : Entretien motivationnel et mises en situation
Cette épreuve d’environ 30–35 minutes (coef. 3) vise à cerner votre personnalité, vos motivations et votre aptitude à vous projeter dans le métier de professeur d’EPSmissioncapeps.com. Elle se déroule typiquement en deux temps : une présentation de votre parcours, puis des questions du jury incluant des situations professionnelles à résoudre.
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Présentation du parcours (5–10 min) : Vous avez quelques minutes pour vous présenter et expliquer pourquoi vous voulez devenir enseignant d’EPS. Ne vous contentez pas de réciter votre CV chronologiquement. Il s’agit plutôt de construire un récit cohérent : mettez en avant les expériences qui ont du sens pour le métier. Par exemple, insistez sur vos expériences d’encadrement sportif (entraineur en club, animateur, tutorat de jeunes…) en montrant ce que cela vous a appris (responsabilité, pédagogie, patience). Si vous avez pratiqué un sport à haut niveau ou conduit des projets associatifs, expliquez comment cela a forgé des compétences utiles pour enseigner (rigueur, planification, esprit d’équipe, adaptabilité). Montrez aussi que vous connaissez la réalité du métier : diversité des élèves (âges, milieux, niveaux sportifs), travail en équipe avec les collègues, partenariats avec les parents et la vie scolaire, etc. L’idée est de convaincre le jury de la sincérité de votre vocation et de votre compréhension des enjeux d’enseigner l’EPS aujourd’hui.
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Questions et mises en situation : Le jury va ensuite vous poser des questions plus ou moins déstabilisantes, souvent sous forme de cas concrets. Ces situations professionnelles touchent régulièrement à des thèmes sensibles : la laïcité et les valeurs de la République (exemple : un élève porte un signe religieux ostentatoire en cours d’EPS, que faites-vous ?), la sécurité (ex : un élève se blesse gravement en cours d’athlétisme, comment réagir ?), le harcèlement entre élèves, l’inclusion d’un élève en situation de handicap dans vos cours, etc.
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Pour chaque cas, il est attendu du candidat une analyse posée et structurée : 1) rappeler le cadre réglementaire ou les principes déontologiques applicables (textes officiels, règlements intérieurs, devoirs du fonctionnaire…), 2) proposer une action ou une réponse pédagogique appropriée. Par exemple, face à un refus de pratiquer pour raison religieuse, vous pouvez citer le principe de laïcité et l’obligation de neutralité, puis expliquer comment vous dialoguez avec l’élève et mettez en place une activité de substitution compatible avec le respect des règles (sans stigmatiser l’élève).
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Montrez que vous incarnez “l’autorité bienveillante” de l’enseignant d’EPS : ferme sur les règles et la sécurité, mais à l’écoute des élèves et constructif dans la résolution de conflits. Le jury évalue ici votre savoir-être autant que vos connaissances : votre sang-froid, votre empathie, et votre adhésion aux valeurs du service public.
Les épreuves physiques : Exigences techniques & barèmes (session 2026)
Les prestations physiques sont la vitrine de votre polyvalence. Pour la session 2026, le concours exige la maîtrise d’activités réparties sur plusieurs champs d’apprentissage (CA), couvrant différentes familles d’APSA. Vous aurez choisi à l’avance une activité de spécialité (votre point fort, qui servira aussi de support à l’oral de leçon) et des activités de polyvalence dans les autres champs. Le jour J, deux activités de polyvalence sont tirées au sort parmi vos choix restants. Chaque prestation physique est notée sur 20 (avec barèmes ou grilles d’évaluation selon l’activité) et compte coefficient 1. Seule la plus basse des notes de polyvalence sera retenue – d’où l’importance d’être constant dans tous les domaines.
Champ d’apprentissage 1 (CA1) : Réaliser une performance mesurée
Ce champ regroupe des épreuves de performance quantifiable (temps, distance, points). Les barèmes sont stricts et objectifs : chaque seconde ou centimètre compte.
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Course de demi-fond (1000 mètres) : Le 1000m sur piste est souvent un passage obligé à Vichy. C’est l’épreuve étalon de l’endurance-vitesse. Le barème 2026 reconstitué indique qu’environ 2’34’’ pour les hommes et 3’05’’ pour les femmes valent la note maximale de 20/20, ce qui correspond à un niveau national élite. À titre d’analyse, le barème est très sélectif sur le haut niveau : gagner une seconde quand on est déjà à 2’40’’ sur 1000m demande un effort bien plus intense que gagner une seconde à 3’10’’. Autrement dit, plus vous approchez de l’excellence, plus la progression devient difficile. Une performance autour de 3’20’’ (H) / 4’05’’ (F) ne rapporterait qu’environ 6,5/20, et au-delà de 4’12’’ (H) / 5’00’’ (F) on frôle le zéro. Pour briller, une préparation spécifique est incontournable : développement de la VMA (vitesse maximale aérobie), travail au seuil anaérobie pour tolérer l’acide lactique, et entraînement à l’allure de course. La gestion tactique de la course est tout aussi cruciale : un départ trop rapide qui « crame » vos réserves se paiera cash dans le dernier tour, avec plusieurs secondes de perdues sur la fin. Beaucoup de candidats se font piéger par l’euphorie du départ et terminent en déroute musculaire… alors qu’une course bien gérée (passage régulier, capacité à accélérer dans les 200 derniers mètres) permet souvent de grappiller des points précieux.
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Sprint court (50 m) et 200 m : Selon les options de concours ou les sessions, on peut retrouver une épreuve de 50 mètres en sprint pur (réflexe de départ arrêté et puissance pure sur quelques secondes)education.gouv.fr. Plus classiquement, l’athlétisme au CAPEPS propose le 200 mètres. Pour la note maximale, on attend des performances de l’ordre de moins de 24 secondes chez les hommes, et autour de 28 secondes chez les femmes sur 200 m (estimations d’après les barèmes usuels). Au-delà des qualités de vitesse pure, cette course demande une gestion fine du virage (puisqu’on parcourt un demi-tour de piste) et une résistance à la décélération sur les 50 derniers mètres. Les meilleurs candidats savent “lancer” leur vitesse rapidement et maintenir une foulée efficace jusqu’au bout. À titre d’exemple, un homme sous les 23 secondes ou une femme sous les 27 secondes se situe déjà dans un excellent registre régional, voire national jeune. L’évaluation au CAPEPS étant objective, chaque centième de seconde compte : assurez-vous de maîtriser vos départs (starting-blocks si possible) et vos relances en sortie de virage.
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Natation de vitesse (200 m nage libre) : La natation fait partie des épreuves de performance possible en CA1 (parfois choisie en spécialité par d’anciens nageurs). Sur 200 m nage libre en bassin olympique, approcher les 2’10’’ (H) et 2’30’’ (F) correspond à un niveau de très haute performance parmi les candidats. Ici aussi, le chrono est le juge de paix, mais le jury regarde la technique de nage autant que le temps : une coulée efficace, des virages rapides et réglementaires, une respiration maîtrisée peuvent faire la différence, notamment si plusieurs candidats ont des temps proches. N’oubliez pas qu’en natation, chaque détail technique peut vous faire gagner de précieuses secondes (ou vous en faire perdre en cas de faute de trajectoire ou de virage manqué). Entraînez-vous à garder de la vitesse dans la seconde moitié de course, où la fatigue musculaire et la consommation d’oxygène augmentent.
Champ d’apprentissage 2 (CA2) : Adapter son déplacement à des environnements variés
Ici, on teste votre capacité à évoluer en sécurité dans un milieu instable ou inconnu, en exploitant au mieux vos ressources.
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Escalade (voie en difficulté) : L’épreuve se déroule sur une structure artificielle (SAE), en général en tête (le candidat grimpe en mousquetonnant la corde au fur et à mesure). Premier critère éliminatoire : la sécurité. Le jury est intraitable sur les procédures d’encordement et d’assurage. Un candidat qui ne sait pas réaliser correctement son nœud d’encordement ou qui assure de façon dangereuse sera immédiatement stoppé (note éliminatoire). Le rapport du jury 2024 rappelle par exemple l’exigence du double nœud de huit suivi d’un nœud d’arrêt, bien plaqué sur le harnais, avec la corde passant dans les deux points d’encordementscribd.com. Assurez-vous que ces gestes soient automatiques chez vous. Sur le plan de la performance, le niveau attendu pour 20/20 tourne autour de 7a/7b chez les hommes, 6c/7a chez les femmes (cotations de voie réussie). Toutefois, sortir la voie la plus dure ne garantit pas à elle seule la meilleure note. Le jury valorise aussi la fluidité de l’ascension, la capacité à lire la voie (anticiper les placements, les repos, les méthodes sur les pas difficiles) et la gestion de l’effort. Mieux vaut un candidat qui grimpe jusqu’en haut d’une voie de niveau légèrement moindre mais avec aisance, qu’un candidat crispé qui arrache in extremis une voie extrême en grimpant de façon chaotique. Montrez que vous êtes un grimpeur complet : à l’aise techniquement (pieds qui ne zippent pas, prises bien utilisées), physiquement endurant sur la longueur de la voie, et mentalement lucide (prise de décision, rythme d’ascension).
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Course d’orientation : C’est l’épreuve par excellence de l’autonomie en milieu naturel. Le plus souvent, elle a lieu en terrain boisé inconnu pour les candidats. Le principe : réaliser un parcours d’orientation en pointant une série de balises le plus efficacement possible. Concrètement, plusieurs circuits de difficulté croissante peuvent être proposés (par exemple quatre parcours, distance « à vol d’oiseau » de 1,2 km à 3 km) et le candidat doit s’engager dans le plus difficile possible correspondant à son niveau. La gestion du temps est essentielle : un temps maximal (souvent 1 heure) est imposé pour boucler la course, ce qui peut vous obliger à adapter vos choix en cours de route. Le jury attend que vous vous engagiez “à votre meilleur niveau : inutile de faire un sans-faute sur un petit parcours trop facile, il vaut mieux tenter un parcours ambitieux même si toutes les balises ne sont pas validées, pour montrer votre audace et votre capacité d’orientation. Les compétences évaluées incluent la lecture de carte (savoir décoder la légende, les courbes de niveau, estimer les distances), la planification d’itinéraire (choisir le chemin le plus judicieux entre deux points, en tenant compte du terrain), et la gestion de sa sécurité (s’orienter sans se perdre, adapter son effort physique, avoir un équipement adéquat – boussole, montre, tenue couvrante, etc.). Un candidat efficace saura courir en forêt tout en consultant fréquemment sa carte, et garder son sang-froid s’il fait une erreur de navigation (plutôt que paniquer, il se recale méthodiquement). L’objectif est de révéler votre capacité à évoluer seul, de façon responsable, dans un environnement incertain en mobilisant vos connaissances (stratégies d’orientation) et vos qualités physiques.
Champ d’apprentissage 3 (CA3) : Réaliser une prestation artistique ou acrobatique
Ici, la performance ne se mesure pas en secondes ou en points, mais en qualité d’exécution et en expressivité. Le candidat doit produire une prestation corporelle où l’émotion et la maîtrise technique se rejoignent.
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Danse (composition individuelle) : L’épreuve de danse consiste généralement en un solo chorégraphique d’une durée d’environ 2 minutes, préparé à l’avance. Le candidat peut avoir carte blanche sur le thème ou s’appuyer sur un support musical imposé (selon les sessions). Le piège à éviter : dérouler une suite de mouvements stéréotypés apprises par cœur, sans âme. Le jury attend une intention artistique : il faut raconter quelque chose à travers votre danse. Dès le début, assumez un parti pris (une émotion, un message, un univers esthétique) et construisez votre chorégraphie autour de ce fil rouge. Sur le plan technique, on évalue la richesse du vocabulaire corporel : montrez que vous savez utiliser tout votre corps, varier les niveaux (sol, sauts), les dynamiques (lenteur vs accélérations), les directions dans l’espace. La gestion de l’espace et du temps est scrutée : occuper judicieusement le plateau, jouer avec la musique ou le silence, marquer des temps forts et des pauses. Enfin, votre présence scénique est déterminante : un bon danseur capte l’attention du jury par son engagement (regard, expressions faciales, amplitude des mouvements) et par la cohérence de son personnage. N’hésitez pas à prendre des risques artistiques (mouvements originaux, surprendre le spectateur) : mieux vaut une proposition un peu audacieuse, quitte à être imparfaite, qu’une chorégraphie trop sage vue mille fois. Le jury valorise la singularité et la créativité.
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Gymnastique au sol : Sur un praticable, le candidat réalise un enchaînement libre d’une durée d’environ 1’ – 1’30, combinant éléments acrobatiques et gymnastiques. La composition doit comporter un panachage d’éléments : par exemple au moins un élément de chaque famille (un saut de gymnastique, une rotation avant/arrière type roulade ou salto, un équilibre ou un appui renversé type poirier ou ATR, une figure de souplesse éventuellement). L’évaluation repose sur plusieurs critères :
Technique et difficulté : le niveau des acrobaties présentées (salto arrière, vrille, flips, etc.) compte, mais seulement s’ils sont bien exécutés. Un salto arrière vrillé réalisé avec les jambes fléchies et une réception instable vaudra moins de points qu’un salto arrière groupé parfaitement tenu. Le jury préfère la propreté d’exécution à la surenchère de difficulté mal maîtrisée.
Esthétique et amplitude : on attend des postures “tendues” (jambes et pointes de pieds bien étirées, alignement du corps sur les équilibres), des angles maîtrisés (par exemple un grand écart si c’est annoncé, doit être vraiment à plat). Chaque mouvement doit être fini, tenu une fraction de seconde, pas expédié à moitié.
Liens et fluidité : une bonne prestation en gym enchaîne les éléments sans temps morts. Le passage d’une figure à l’autre doit être fluide, harmonieux, éventuellement chorégraphié avec de la danse ou de l’expression corporelle pour assurer la transition. Il est important d’éviter l’effet « exercice de cirque » où l’on fait un tumbling puis on marche jusqu’à l’autre coin, puis un autre élément, etc. Ici, on valorise la continuité : chaque sortie d’élément doit être utilisée pour lancer le suivant ou amener une phase dansée.
En résumé, il vaut mieux proposer un enchaînement cohérent et bien réalisé de difficulté moyenne, qu’une suite de figures très dures mais avec chutes ou exécutions mal contrôlées. Montrez votre polyvalence : agilité, force (tenue en équilibre), souplesse, sens artistique. N’oubliez pas la présentation gymnique (saluer en début et fin de mouvement, soigner l’entrée et la sortie de praticable). -
Champ d’apprentissage 4 (CA4) : Conduire et maîtriser un affrontement individuel ou collectif
Ce champ concerne les sports d’opposition, duels ou sports collectifs. L’évaluation porte à la fois sur la performance motrice en situation d’opposition et sur l’intelligence de jeu.
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Badminton (simple) : C’est l’activité de duel par excellence, très prisée au concours car elle révèle rapidement le niveau d’habileté d’un candidat. L’épreuve se déroule généralement sous forme de matches entre candidats. On peut avoir des poules avec montante-descendante pour classer les joueurs. Le barème n’est pas qu’un simple classement final : certes, gagner tous ses matchs augmente vos chances d’avoir une bonne note, mais la manière compte aussi. Le jury observe la qualité du jeu : un candidat au niveau expert (ce qu’on appelle Bandeau 4 dans le jargon du jury) ne se contente pas de renvoyer le volant par sécurité, il crée le déséquilibre chez l’adversaire. Par exemple, dès la réception du service, un bon joueur va placer un coup (amorti court, dégagé long, smash croisé…) qui oblige son adversaire à se déplacer de façon extrême, ouvrant ainsi le terrain. Les meilleurs candidats savent feinter, varier les trajectoires et les rythmes, pour conclure l’échange à leur avantage en quelques frappes bien pensées. Leur jeu présente un haut niveau d’incertitude pour l’adversaire, car ils masquent leurs intentions et peuvent renverser un point mal engagé grâce à leur palette technique et tactiquescribd.com. À l’inverse, un candidat moyen va jouer de façon stéréotypée, renvoyer au centre, sans véritable stratégie – ce qui en terme de bandeau correspondrait à un niveau 2 ou 1 (insuffisant). Conseils : Travaillez tous les coups de badminton (services variés, dégagé fond de court, drop shot juste derrière le filet, smash, drive tendu…) et surtout apprenez à élaborer une tactique pendant le jeu (par exemple : identifier la faiblesse de l’adversaire – son revers, son déplacement vers l’arrière – et construire vos échanges pour exploiter cette faille). Le jury regarde aussi le fair-play (annoncer un volant douteux qui serait sorti, respecter l’adversaire) et la capacité à arbitrer ou tenir le score lors des pauses, car cela fait partie des compétences professionnelles en acte.
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Sports collectifs (ex : football, basket-ball, rugby…) : L’évaluation se fait généralement au cours de matchs entre candidats, par équipes mélangées. C’est un défi car il faut parvenir à se mettre en valeur individuellement tout en jouant collectif. Le jury vous observe autant avec ballon que sans ballon. En phase offensive, avec la balle, on attend de vous : de la pertinence dans les choix (ne pas tirer systématiquement de n’importe où, savoir quand passer à un partenaire mieux placé), de la technique (passes précises, dribbles maîtrisés, tirs cadrés) et de l’efficacité (concrétiser les occasions, marquer des points ou au moins créer du danger). Mais un candidat qui serait très bon marqueur pourrait être mal évalué s’il fait cavalier seul sans intégrer le collectif. À l’inverse, sans le ballon, montrez que vous connaissez les principes du jeu : en attaque, démarquage (proposer des solutions, se rendre disponible pour une passe), collectif (faire des écrans au basket, des appels de balle utiles, occuper l’espace intelligemment). En défense, soyez actif : replacement rapide, aide défensive, ne pas laisser d’adversaire libre par oubli de marquage. L’intelligence de jeu est un facteur clé : un candidat qui comprend le jeu, anticipe les actions et se place judicieusement sera remarqué positivement, même s’il marque moins de buts. Par exemple, en handball, un joueur qui fait des passes décisives et oriente bien le jeu, tout en défendant correctement, sera mieux noté qu’un buteur égoïste qui ne revient jamais défendre. Entraînez-vous dans votre sport collectif de prédilection, mais aussi révisez ses règles officielles : le jury peut vérifier vos connaissances (ils peuvent vous demander d’arbitrer ou de commenter une phase de jeu). Le maître-mot dans ces sports : efficacité collective. Montrez que vous savez “jouer juste” – le bon geste au bon moment pour votre équipe.
Ce que valorise le jury (d’après les rapports 2024–2025)
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Authenticité du candidat : Les jurys apprécient les candidats avec une personnalité pédagogique affirmée, sincère, plutôt que ceux qui semblent réciter un cours appris par cœur. Il ne s’agit pas d’être original à tout prix, mais de montrer que vous avez réfléchi par vous-même à vos choix didactiques et éducatifs. N’hésitez pas à appuyer votre propos sur des convictions étayées (par votre expérience, vos lectures) et à avoir un regard critique. Un candidat qui sort du lot est souvent celui dont on sent la passion du métier et la capacité à penser par lui-même, plutôt qu’un clone formaté.
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Priorité à la sécurité : En éducation physique, la sécurité des élèves est un impératif absolu. Les jurys des dernières sessions insistent fortement là-dessus. Par exemple, si en leçon d’EPS vous proposez une situation de lancer de javelot, assurez-vous de mentionner toutes les règles de sécurité (zone de lancer délimitée, élèves hors secteur dangereux, etc.). De même en pratique : un gymnaste qui prend des risques inconsidérés sans parade, ou un footballeur qui tacle dangereusement un adversaire, donnera une très mauvaise impression. Montrez que vous avez la culture de la sécurité : anticiper les accidents, adapter l’activité aux capacités pour éviter la blessure. Un candidat brillant techniquement mais laxiste sur la sécurité sera éliminé ou sanctionné, alors qu’un candidat un peu moins performant physiquement mais sérieux et prudent sera respecté.
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Réflexivité et remise en question : Les jurys valorisent les candidats capables d’analyser leur propre pratique. Cela peut transparaître lors de l’oral de leçon (par ex., à une question du jury sur ce qui pourrait être amélioré, le candidat admet : « J’ai conscience que l’exercice X aurait pu être trop difficile en début de cycle, j’aurais peut-être dû… »). Ou lors de l’épreuve physique, un candidat qui ne réussit pas un atelier pourrait dire ensuite en debriefing : « J’ai manqué de lucidité sur le virage du 200m, c’est un point que je dois travailler. ». Plutôt que trouver des excuses, reconnaître ses erreurs et montrer qu’on sait comment progresser est très apprécié. Cela témoigne d’une aptitude à évoluer, essentielle pour un enseignant tout au long de sa carrière.
Écueils à éviter absolument
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Le jargon pour le jargon : Utiliser des grands mots didactiques ou scientifiques à tout bout de champ ne trompe personne. Si vous parlez de “transposition didactique” ou de “régulation métacognitive”, assurez-vous d’en maîtriser le sens et que c’est pertinent dans votre discours. Sinon, contentez-vous de termes simples mais corrects. Le jury se lasse du charabia pseudo-scientifique sans lien avec la réalité du terrain. Parlez un langage clair, concret, professionnel – ni trop familier, ni trop théorique hors-sol.
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L’ignorance des textes officiels : Un enseignant d’EPS se doit de connaître le cadre institutionnel dans lequel il enseigne. Ne pas connaître les programmes scolaires récents (par exemple les contenus du Socle Commun au collège, ou les référentiels du lycée 2019 et du bac 2021 en EPS) serait impardonnable lors des oraux. De même, méconnaître les grandes lignes de l’arrêté fixant les épreuves d’EPS au baccalauréat, ou les textes sur l’inclusion des élèves en situation de handicap, etc., peut vous coûter cher. Vous n’avez pas besoin de tout citer de mémoire, mais montrez que vous situez votre action d’enseignant dans le contexte de l’Éducation nationale d’aujourd’hui.
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La panique ou l’arrogance : Ce sont deux réactions éliminatoires face au jury. Si vous êtes mis en difficulté par une question, gardez votre calme, prenez quelques secondes pour réfléchir. Il vaut mieux admettre « Je ne sais pas, mais j’essaierais de… » que de dire une absurdité en paniquant. A contrario, ne jouez surtout pas le candidat qui “sait tout” et prend le jury de haut – c’est rarissime mais ça s’est déjà vu, et l’issue est toujours négative. Restez humble, montrez que vous êtes là pour apprendre autant que pour réussir le concours. Le jury appréciera un tempérament positif et constructif : ni effondré à la première difficulté, ni suffisant.
Conclusion et perspectives
La session 2026 du CAPEPS externe à Vichy s’annonce comme un millésime particulièrement exigeant, fidèle à la tradition d’excellence de ce concours. Pour autant, souvenez-vous que la réussite ne dépend pas d’un don du ciel, mais d’une préparation méticuleuse : physique, intellectuelle et mentale. Vous devrez être tel un décathlonien de la pédagogie : capable de courir vite, de grimper haut, de nager loin, de danser ou d’enchaîner des acrobaties, de marquer des points en sport collectif… et capable, une heure plus tard, d’analyser finement une situation d’enseignement ou de débattre d’un enjeu éthique devant un jury.
Vichy n’est pas une fin en soi : ce n’est qu’un rite de passage vers une carrière au service de l’École de la République. Abordez ces épreuves comme l’occasion de montrer le meilleur de vous-même, tout en gardant à l’esprit que le concours n’évalue pas seulement des performances brutes, mais bien un potentiel de futur professeur d’EPS réfléchi, polyvalent et engagé. En maîtrisant les barèmes et les attendus détaillés dans ce guide, vous aurez franchi une première étape cruciale. Le reste dépendra de votre capacité à rester vous-même sous la pression, à transformer le stress en énergie positive, et à faire preuve de professionnalisme en toutes circonstances. Bonne chance pour Vichy 2026 !
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